QUAI DU MAROC

Hello tout le monde,

Aujourd’hui direction la ville d’Angers, (49000), dans le département du Maine-et-Loire et plus particulièrement sur le quai du Maroc.

Loulou et moi, nous vous emmenons visiter un lieu chargé d’histoire.

Avant de vous le faire découvrir en photos, petit rappel historique:

Suite à l’opération « Vent printanier », nom de code du dispositif organisé par l’Allemagne nazie visant à déporter les juifs des territoires occupés de l’ouest de l’Europe, plusieurs rafles sont organisées à partir du 16 juillet 1942 et notamment la tristement célèbre rafle du Vélodrome d’Hiver à Paris, (rafle du Vèld’Hiv).

Dans le département de Maine-et-Loire, et notamment à Angers, les arrestations débutent dans la soirée du 15 juillet 1942. La police municipale française de la ville prépare un rapport pour le préfet du département. Il est indiqué que depuis la veille, avec une interruption entre minuit et 5h, la police assiste les services allemands SD dans les opérations menées contre les Juifs. Selon ce rapport, 31 hommes et 21 femmes d’Angers ont été dirigés vers le Grand-Séminaire pour y être internés en attendant leur départ. La police indique qu’Angers deviendra un lieu de rassemblement, et que l’arrivée d’autres convois est prévue depuis des départements voisins.

Le 20 juillet 1942, tous les juifs sont rassemblés pour leur transfert.

Vers midi, ils sont acheminés du Grand-Séminaire au quai du Maroc, derrière la caserne du génie et un peu reculé de la gare Saint-Laud, loin des yeux du public, dans des autobus fournis par la compagnie de tramway d’Angers. Plusieurs camions sont également utilisés pour le transfert. Les hommes valides et aptes au travail, arrivent les premiers à la gare. Ils sont chargés de préparer les wagons pour le transport et une fois la tâche accomplie, ils sont embarqués dans les wagons. Les femmes, environ 400, arrivent et attendent sur la plate-forme jusqu’à l’embarquement qui a lieu à 17h00. La police française surveille le train. La police centrale signale qu’à part la tentative d’évasion de plusieurs femmes, et quelques femmes qui avaient perdu connaissance, l’embarquement s’est fait sans incidents majeurs.

Le convoi quitte la gare à 21h35 avec à son bord 872 Juifs. Ce convoi, appelé le convoi n°8 occupe une place particulière parmi les 77 convois déportant les Juifs de France vers les camps d’extermination. C’est en effet le seul à être parti directement vers Auschwitz sans passer par Drancy. C’est aussi le seul, parmi les six prévus au départ de la province, à être effectivement parti.

Le convoi arrive à Auschwitz le 23 juillet 1942. Vingt-trois personnes sont immédiatement gazées. En 1945, seuls 30 déportés auront survécu aux conditions terribles de la vie dans le camp.

Plaque commémorative quai du Maroc à Angers. Source media.ouest-france.fr

Pour informations complémentaires: On trouve dans ce convoi le rabbin Henri Levy, (59 ans), qui fut l’un des premiers rabbins de France à être déporté (il sera assassiné par les Nazis), Henri Borlant, (15 ans), qui s’évade d’Ohrdruf avant l’arrivée des Américains et qui deviendra un célèbre médecin, Ephraïm Moscovici, (33 ans), père de Jean-Claude Moscovici, auteur de Voyage à Pitchipoï.

Il y a encore tant à dire sur ce convoi n°8 et ce lieu, le quai du Maroc, que l’article serait trop long et que je risque de perdre ceux au fond de la classe. Lol. Si vous avez envie d’en savoir plus, je vous laisse continuer les recherches. Loulou et moi nous voulions surtout vous montrer ce lieu et son histoire pour qu’il ne tombe pas dans l’oubli. Malheureusement, vous ne pourrez pas aller le visiter en dehors des cérémonies et commémorations, car le site étant la propriété de la SNCF, il est dorénavant fermé au public pour des raisons de sécurité.

INTÉRÊT HISTORIQUE :

ACCESSIBILITÉ :

ENFANT :

Enfin, si vous souhaitez retrouver tous mes articles, n’hésitez pas à cliquer sur le MENU/CATÉGORIE, dans la colonne de droite ou pour les portables et certaines tablettes en bas de page. Ainsi, vous les retrouverez répertoriés par rubriques et départements. Et si cela vous a plu, un petit, j’aime, ou encore mieux, abonnez-vous, c’est gratuit. Merci.

(Photo d’époque, source internet et photos actuelles, collection privée Patricia Gontier).