

Hello tout le monde,
Aujourd’hui, direction le sud de la France à Verdon-sur-Mer, (33123), dans le département de la Gironde pour y découvrir la Batterie des Arros.
Petit cours d’histoire : 😁 Attention je surveille ceux qui dorment au fond de la classe. Hihihi.
Aller c’est parti!
La dune des Arros, à la sortie nord de Soulac-sur-Mer, située sur le territoire de la commune de Verdon-sur-Mer est le site retenu par la marine française dans les années 30 pour l’implantation d’une batterie de côte. Avec la batterie du Requin installée quant à elle sur la rive charentaise, elle doit assurer la protection de l’entrée de l’estuaire de la Gironde. les travaux de construction des ouvrages de ces deux batteries sont alors réalisés entre 1938 et 1939.
Le site des Arros est facilement accessible à proximité du lieu dit « les piscines » à Soulac-sur-Mer. Lors de leur arrivée sur le secteur de la pointe de Grave, fin juin 1940, les troupes allemandes prennent possession de la batterie, abandonnée depuis la capitulation mais qui reste équipée de ses pièces d’artillerie avec leurs stocks de munitions. Ils occupent alors cette position et sont désormais sensés utiliser l’armement français avec ses infrastructures fraîchement achevées jusqu’en 1942. (Afin de protéger l’entrée de l’estuaire qui donne à la base sous-marine Bordeaux et pallier un débarquement ennemi sur les plages).


La batterie française dite de « l’épi des Arros » devient donc une batterie de côte de la Kriegsmarine qui se voit attribuer le statut de « point d’appui » stützpunkt avec le numéro GI307 dans la nomenclature du secteur de la Gironde sud dans le cadre du réseau de défense côtière bien connu sous le nom de « Mur de l’Atlantique ». La Batterie MKB devient partie intégrante de la Forteresse du nord Médoc comptant 38 positions dispersées entre Soulac-sur-Mer, le Verdon-sur-Mer et l’estuaire de la Gironde. Et oui, c’est pas rien cet endroit.



Pour répondre aux nouvelles directives fixées par les Allemands, notamment afin de remédier à la vulnérabilité des pièces d’artillerie jusque-là installées sur plateformes, de nouvelles infrastructures tel des casemates et de nouveaux abris en béton armé viennent renforcer les fortifications côtières déjà existantes.
De août 1942 à juin 1944, l’organisation Todt construit alors avec l’aide d’une vingtaine d’entreprises allemandes et françaises, les ouvrages bétonnés à partir de la Pointe de Grave : donnant naissance à la forteresse du Nord-Médoc.
En 1943, le site va subir à nouveau de grandes transformations, 4 casemates de type M270 vont abriter les canons de Marine, un nouveau poste de télémétrie va se substituer au poste français, des abris fortifiés vont protéger le personnel, 2 importantes soutes de type M145 vont protéger les munitions, un nouvel abri FL277 et une cuve vont être dédiés au projecteur de 150 cm, puis une infirmerie et des abris de stockages sont réalisés, ainsi que 2 casemates R670 pour abriter un canon de 75mm.
A l’automne 1943, à la fin du chantier, les bunkers vont être recouverts de sable, peints de couleur ocre-jaune avec des bandes vertes de camouflage par endroits, et sur les côtés des casemates à canon, les Allemands peignent de fausses fenêtres, de faux rideaux, de faux pots de fleurs… pour faire croire à des habitations.



A ce moment le triangle de la Forteresse sud qui va de Soulac-sur-Mer à la Pointe de Grave, comprend 350 bunkers. (Il en resterait aujourd’hui environ 200 encore intacts).
Juste après la libération de Bordeaux, le 28 août 1944, les Allemands se replient dans la Forteresse des Arros, où ils capitulent le 20 avril 1945. Immédiatement, l’armée française est là pour procéder au déminage et récupérer les canons, les munitions…

Puis le site est rapidement abandonné, n’ayant plus d’utilité et devient squatté et pillé.
Préservé grâce à l’obstination d’un passionné et passionnant, Jean-Paul Lescorce, que Loulou et moi avons eu la chance de rencontrer au détours d’un bunker, (au passage notez ma magnifique combinaison d’exploratrice, lol) le site renaît des sables qui l’avait peu à peu engloutit :

Durant vingt-et-un ans, Jean-Paul Lescorce a en effet, désensablé à lui seul 26 bunkers de la Seconde Guerre mondiale enfouis sous les dunes du littoral atlantique.
Ce travail de titan, commencé en 2000 à plus de 63 ans, armé de sa pelle et de ses sacs poubelle, lui est venu avant tout par le Devoir de Mémoire envers son père qui a été réquisitionné pour ériger cette partie du Mur de l’Atlantique et notamment le bunker en photo ci-dessous :

Aujourd’hui, âgé de 84 ans, et devenu un passionné de « bunker-archéologie », il organise des visites guidées pour les touristes. Figure historique en Gironde, il est intarissable sur l’histoire des lieux et raconte avoir vu arriver 4.400 Allemands le 27 juin 1940, alors qu’il n’a que 3 ans. Il continu son récit de l’Occupation Allemande et de sa rencontre avec un personnage célèbre en 1944, (le général ROMMEL), mais jeune garçon, il ne saura que bien plus tard l’importance de ce monsieur venu inspecter alors les fortifications du Mur de l’Atlantique dans la station balnéaire médocaine.
« J’avais trois ans, mais je m’en souviens bien. Ils ont investi le « grand café riche », qui était ma maison natale, située rue piétonne à Soulac. » Et l’Occupation, ici, s’est bien passée, insiste-t-il. « Ils avaient deux missions : neutraliser l’entrée de l’estuaire de la Gironde avec des mines flottantes, et construire cette partie du Mur de l’Atlantique. »
Son travail impressionnant est aujourd’hui reconnu par l’Allemagne c’est ainsi que depuis peu, il s’est vu décoré de la médaille de l’Ordre du Mérite de la République d’Allemagne, pour son travail de désensablement de 26 bunkers de la Seconde Guerre Mondiale, (essentiellement sur la commune de Soulac-sur-Mer), par la Consule générale d’Allemagne à Bordeaux, Verena Gräfin von Roedern, qui est venue le décorer personnellement à Soulac. (A quand une reconnaissance de la France pour ne pas oublier les hommes et femmes réquisitionnés et morts en ces lieux?).
L’avenir du site est très incertain, Jean-Paul Lescorce s’en inquiète et ce demande qui après lui va reprendre ce lieu chargé d’histoire. Le lieu sera t’il laissé à l’abandon, aux squatteurs, pilleurs….. voir détruit ? Il est important dès à présent de lancer l’alerte car même si il représente des heures sombres pour la France, il ne faut pas oublier les histoires humaines et le Devoir de Mémoire en hommage aux victimes et aux jeunes et futures générations qui doivent savoir.
Loulou et moi avons été impressionnés par l’étendue de cette forteresse et les rencontres amicales que nous y avons faites. Je vous invite donc fortement à venir visiter ces bunkers si vous passer dans le coin. Attention, toutefois de vous équiper en tenue vestimentaire, un pantalon est de rigueur et des manches longues conseiller. Ne pas oublier une bonne paire de chaussures de randonnée, des gants, une lumière et bien entendu votre appareil photo. Attention également aux enfants, toujours sous la vigilance d’un adulte et à partir de 8-10 ans. Enfin, pour les personnes à mobilité réduite, malheureusement le lieu ne sera pas accessible.
Voilà, j’espère vous avoir donnez envie de venir y jeter un œil et pour une visite encore plus passionnante je vous conseille de prendre contact avec Jean-Paul Lescorce, soit par téléphone ou par le biais de son association dont je vous mets les coordonnées ci-dessous :
Téléphone : 05.56.09.91.59
Vous pouvez également dans le cadre du bénévolat, si cela vous intéresse aller aider à désensabler ces bunkers et participer aux travaux de réaménagement.
Enfin, si vous souhaitez retrouver tous mes articles, n’hésitez pas à cliquer sur le MENU/CATÉGORIE, dans la colonne de droite ou pour les portables et certaines tablettes en bas de page. Ainsi, vous les retrouverez répertoriés par rubriques et départements. Et si cela vous a plu un petit j’aime 👍, ou encore mieux abonnez-vous c’est gratuit. 😊 Merci.

INTÉRÊT HISTORIQUE :
ACCESSIBILITÉ :
ENFANT :
(Photos et vidéo collection privée Patricia Gontier)













































































