Le Blockhaus d’Eperlecques

Hello,

Tu vas bien ? J’espère que oui, car aujourd’hui, je t’emmène dans le Nord de la France chez les Ch’ti dans le Pas-de-Calais et plus précisément, Rue des Starts, (62910), dans la forêt d’Eperlecques.

On va aller visiter le plus gros Bunker du Nord, après la Coupole d’Helfaut dont je te ferais un petit article un peu plus tard.

Comme tu vas pourvoir le constater, c’est un gros pépère qui était entièrement dédier aux armes de vengeance d’Hitler et plus particulièrement à la fusée V2.

Bon aller je résiste pas à te faire mon cours d’histoire pour te remettre dans le contexte:

C’est parti mon quiqui :

Le blockhaus d’Éperlecques (également appelé « bunker de Watten ») est situé dans la forêt d’Eperlecques appartenant à la commune du même nom. construit de 1943 à 1944 pour servir de base de lancement aux missiles V2 visant Londres et le Sud de l’Angleterre.

En décembre 1942, Albert Speer ordonne aux officiers et ingénieurs de Peenemünde de se rendre dans l’Artois dans le Nord de la France pour y trouver un site convenable pour un complexe de lancement de missiles. Le site choisi se trouve alors juste à l’ouest de la petite ville de Watten, Il reçoit le nom de code de « Kraftwerk Nord West » (« Centrale électrique du Nord-Ouest»).

L’emplacement a l’avantage de se trouver à proximité de la voie ferrée reliant Calais à Saint-Omer, de routes importantes et du réseau électrique. Situé à 177 km de Londres et à 21 km de la côte, il se trouve hors de portée des canons des navires de guerre anglais et est en partie abrité par une crête haute de 90 m au nord. La ville voisine de Saint-Omer abrite alors une importante base de la Luftwaffe qui peut aisément défendre la zone. Plusieurs carrières de sable et de gravier ainsi que des cimenteries se trouvent à proximité du site et peuvent fournir l’immense quantité de matériaux nécessaire aux travaux de construction. Les plans prévoient en effet l’utilisation de 200 000 tonnes de béton et 20 000 tonnes d’acier.

D’ailleurs, lorsque le major-général américain Lewis H. Brereton inspecta le site après sa capture, il décrit le blockhaus comme une « construction en béton plus importante que tout ce que existe aux États-Unis, sauf peut-être le barrage Hoover ».

6 000 ouvriers du bataillon de construction 434 commencèrent les travaux en mars 1943 d’après des plans de Franz Xaver Dorsch, le directeur de la construction de l’organisation Todt. La main d’œuvre se composait de spécialistes allemands, de civils français recrutés de force dans le cadre du service du travail obligatoire et de prisonniers de guerre belges, français, hollandais, polonais, soviétiques et tchécoslovaques. De nombreux travailleurs étaient des prisonniers politiques français et des républicains espagnols qui avaient fui en France après leur défaite durant la guerre d’Espagne.

Le blockhaus est composé de trois principaux éléments. La partie centrale est une immense structure d’environ 90 m de large sur 28 m de haut devant abriter l’usine de production d’oxygène liquide, le lieu stockage des missiles et les chambres de préparation. Ses murs ont une épaisseur de 7 mètres et les installations s’étendent 6 mètres sous la surface du sol. La structure devait abriter cinq compresseurs Heylandt, capables chacun de produire 10 tonnes d’oxygène liquide par jour, et 150 tonnes devaient être entreposées sur place. Le complexe était conçu pour stocker jusqu’à 108 missiles et suffisamment de carburant pour organiser trois jours de lancement. Les Allemands envisageaient de tirer jusqu’à 36 fusées par jour.

Le blockhaus ne fut jamais achevé du fait des bombardements répétés des Britanniques et des Américains dans le cadre de l’opération Crossbow. Les attaques causèrent des dégâts importants et l’empêchèrent d’être utilisé dans son rôle initial. Le site fut capturé par les Alliés au début du mois de septembre 1944 même si son but réel ne fut découvert qu’après la fin de la guerre.

Le 27 août 1943, 187 bombardiers américains B17 de la 8th USAAF attaquèrent le site avec des effets dévastateurs. La gare fortifiée au nord du blockhaus fut particulièrement endommagée car le béton venait juste d’être coulé. le site après l’attaque n’était plus qu’« un tas dévasté de béton, d’acier, d’étais et de planches. Le béton a durci. Après quelques jours, la structure était irrécupérable. Tout ce que nous pouvions faire était de poser un toit et l’utiliser pour un autre rôle ». Le bombardement tua et blessa plusieurs centaines de travailleurs forcés. Le commandant français des FAFL, René Mouchotte participant à l’escorte est tué lors de cette mission, une plaque sur le blockhaus commémore la mémoire du commandant du groupe de chasse Île-de-France.

Voilà un résumé sur cet immense bunker, je pourrais continuer à écrire pendant des heures, tellement il y a de choses à raconter, mais je crois que tu vas décrocher avant. Lol

Je pense que si tu passe dans le coin le meilleur est que tu viennes le voir et te rendre compte par toi-même de ses dimensions hors normes et du lieu tout entier. Prévois une bonne paire de chaussures de randonnée et compte aux alentours de 1h30 à 2 heures de visite. Pour la famille pas de soucis tu peux y emmener les enfants sans problème, évite juste en dessous de 8 ans. Pour les personnes à mobilité réduite, l’accès peut être compliqué par moment et toutes les visites ne peuvent être faites, mais une bonne partie est malgré tout relativement accessible. Enfin pour l’accès au site, aucun soucis tout est bien indiqué et tu as un parking pour te garer tranquillement.

Je te laisse maintenant le découvrir à travers mes photos et te souhaite une bonne balade.

Enfin, si vous souhaitez retrouver tous mes articles, n’hésitez pas à cliquer sur le MENU/CATÉGORIE, dans la colonne de droite ou pour les portables et certaines tablettes en bas de page. Ainsi, vous les retrouverez répertoriés par rubriques et départements.

INTÉRÊT HISTORIQUE: