
Hello tout le monde,
Aujourd’hui, direction la commune de Saint-Barthélémy-d’Anjou, (49124), près de la ville d’Angers, dans le département de Maine-et-Loire, pour vous raconter l’histoire du gouvernement polonais en exil au château de Pignerolle.

Le château construit en 1776, édifice de style néo-classique est l’œuvre de l’architecte Michel Bardoul de la Bigotière qui s’associe au sculpteur Pierre-Louis David, (père de David d’Angers) pour la décoration. Cette architecture a fait dire que Pignerolle était le Petit Trianon angevin. Et ouais, c’est pas rien mine de rien. LOL.

Après ce petit point architectural, passons aux choses sérieuses.
Le 1er septembre 1939, l’Allemagne envahit la Pologne. Début de la Seconde Guerre Mondiale.
Le 5 octobre 1939, le nouveau gouvernement polonais est installé officiellement à Paris, rue de Rivoli, à l’hôtel Régina, face au musée du Louvre et aux jardins des Tuileries. Cependant, un mois plus tard, le gouvernement d’Edouard Daladier décide de le déménager à 300 km à l’ouest de Paris, à Angers.
Pour installer les membres du gouvernement et les ministères, le Préfet de Maine-et-Loire
procède à des réquisitions d’immeubles à Angers et ses environs. Le préfet regrette « certains égoïsmes, vraiment inadmissibles, dans les circonstances présentes. »
Le déménagement est fait cependant avec beaucoup de solennité. Le 22 novembre 1939, le premier ministre polonais, le général Wladyslaw Sikorski, (photo ci-dessous), et son gouvernement arrive à la gare Saint Laud d’Angers par train spécial. L’accueil est chaleureux. Les Angevins se sentent honorés de pouvoir donner asile aux représentants de la nation qui a conquis l’admiration du monde.

Le lendemain, à la cathédrale Saint-Maurice, une messe solennelle est dite par l’évêque Mgr Rumeau, en présence des autorités françaises et polonaises. On chante la Marseillaise et l’hymne polonais « la Pologne n’est pas encore perdue » (Jeszcze Polska nie zginęła)
La presse et notamment « Le Petit Courrier » écrira plus tard en souvenir de cette journée historique « Peu de villes françaises, peu de provinces, pouvaient revendiquer l’honneur d’abriter en ces temps malheureux le représentant d’un pays qui a tant d’attaches avec le nôtre. »
Le 2 décembre à 14 heures 30, arrive dans la petite gare de Trélazé le train présidentiel de
Władysław Raczkiewicz. Celui-ci déclare « Je suis heureux d’être ici en terre polonaise et d’y
exercer notre souveraineté ».
En effet, il devient malgré lui le président de la Pologne en exil, suite l’annexion de l’Est de la Pologne par l’Armée Rouge le 17 septembre 1939, cet événement impose alors au président polonais Ignacy Mościcki, de quitter la Pologne pour rejoindre la Roumanie où il est interné peu après son arrivée
. Ainsi, pour assurer la continuité de l’État, il transmet sa charge présidentielle à Władysław Raczkiewicz, conformément à la Constitution de 1935.

Il est conduit au château de Pignerolle à Saint-Barthélémy d’Anjou, propriété d’un ancien officier Joseph Couderc de Saint-Charmant. C’est une belle demeure de 40 pièces au milieu d’un parc de 76 hectares. (Photo ci-dessous du 2 décembre 1939, et l’arrivée au château de Pignerolle du président polonais).

D’autres ministres et généraux s’installent au château des Perruches à Saint-Sylvain-d’Anjou, château de Molières à Beaucouzé, château de la Baronnerie et la Venaiserie à Saint-Barthélemy-d’Anjou. Mais aussi à l’hôtel Morinière, boulevard Foch, à Angers.
Les ambassades auprès de la Pologne suivent : château de la Garde à Avrillé pour la France, château de la Romanerie pour la Grande-Bretagne, château du Plessis-Bourré pour les États-Unis.
Même le résistant polonais Jan Karski, venu prévenir de la réalité des atrocités allemandes et de l’extermination des juifs en Pologne, sera reçu à Angers. Ce dernier, hélas, laissera perplexe alors ses interlocuteurs.
Mais le 12 juin 1940, les Polonais fassent à l’avancée des troupes allemandes se résignent à quitter l’Anjou et rejoignent le gouvernement français à Bordeaux avant de partir pour Londres.
Ainsi, pendant 6 mois, la ville d’Angers et Saint-Barthélémy-d’Anjou vont conjointement devenir » la capitale de la Pologne libre », l’Anjou va voir passer pas moins de 80 000 polonais durant cette période.

Voilà un résumé sur un lieu important de l’histoire polonaise et pourtant si peu connu. Si vous passez dans le coin, venez y faire un tour, le château n’est actuellement pas visitable, (c’est pour cela que je ne met pas d’étoile pour l’accessibilité), mais vous pourrez visiter les bunkers qui se trouvent dans son parc et qui font suite à la présence polonaise et l’occupation allemande. J’y ai déjà consacré un article, mais j’y reviendrais dans un futur article dans les prochains mois.
Vous pouvez vous garer facilement et visiter aussi le parc qui est public et pourquoi pas pique-niquer et jouer avec les enfants, car ce parc est très boisé et végétal et convient aussi pour les enfants et les adeptes du footing, sans oublier les personnes à mobilité réduite, (seul bémol, vous ne pourrez visiter les bunkers qui eux ne sont pas accessible aux personnes à mobilité réduite.). Au au delà de l’histoire importante du site, vous pouvez également y passer une agréable journée et j’espère que l’on s’y croisera car ce lieu est mon fief ou j’aime venir régulièrement.
INTÉRÊT HISTORIQUE :
ACCESSIBILITÉ :
ENFANT :
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(Photos d’époque sources diverses internet, photos de nos jours collection privée Patricia Gontier).
Joli post explicatif chère Patou.
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Merci jeanbaptiste
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