
Hello tout le monde,
Aujourd’hui, direction les Sables-d’Olonne, (85100), dans le département de la Vendée, pour y visiter le Blockhaus-hôpital de nos amis Luc et Marc Braeuer.
Ce Blockhaus est carrément situé en centre ville, rue de Verdun près du monument « Aux Martyrs de la Déportation ».

Petit cours d’histoire afin de vous remettre dans le contexte de l’époque et mieux connaitre ce bébé de béton. Attention je vois ceux qui ne suivent pas et qui s’endorment. Lol
Durant la seconde guerre mondiale, 180 blockhaus ou bunkers vont être construits afin d’assurer la défense du port des Sables d’Olonne. Ce blockhaus de type 118C, à vocation sanitaire, est construit en retrait de la zone stratégique des plages, afin de soigner les blessés légers provenant des zones de combat.
L’ouvrage possède des murs de 2 mètres d’épaisseur, équipé de portes blindées coulissantes étanches au gaz. Il comporte ainsi 18 pièces :
– une partie « technique » : avec un chauffage central, une salle de ventilateurs manuels et électriques, une salle groupe électrogène branché sur un récupérateur de chaleur pour assainir l’atmosphère, une réserve à carburant.
– une partie « sanitaire » : avec une salle d’opération, deux chambrées pour les malades et les convalescents, avec leurs lits rabattables fixés au mur, un bureau pour les officiers chirurgiens et infirmiers, une salle relais téléphonique, deux douches de décontamination, une réserve à eau avec un puits pour l’eau courante, des lavabos eau chaude et eau froide et deux WC à chasse d’eau, conforts que peut de Français connaissent chez eux à cette époque.

Le blockhaus est géré par deux médecins officiers aidé par quatre infirmiers et infirmières. Il possède un bloc opératoire central et deux salles pouvant accueillir jusqu’à 20 blessés alités. La salle d’opération est placée au centre de l’édifice à proximité du dortoir des infirmiers.

Les soins les plus divers sont prodigués aux patients : extraction de balles ou d’éclats d’obus à l’aide d’un détecteur sanitaire de métaux, nettoyage de plaies et sutures, amputations… La table d’opération est située au centre de la pièce pour faciliter les déplacements des médecins autour du malade. Des tomettes sont posées au sol, afin d’être plus facilement lavables après les opérations. La poubelle est enterrée par mesure d’hygiène ainsi que les conduites d’eau chaude alimentant les radiateurs. La salle dispose d’une armoire à pharmacie et d’un lavabo situé près de la porte donnant accès à la chambre des infirmiers.

Une recommandation est peinte en rouge au-dessus du sas et des caponnières : « Bei Nacht kein Licht hinter geoffneter Scharte » (la nuit pas de lumière derrière une fenêtre ouverte).

La chambre des infirmiers-brancardiers comporte des lits fixés au mur; rabattables vers l’avant pour les nuitées, afin de gagner de la place en journée. Les infirmiers peuvent soigner jusqu’à une trentaine de blessés et effectuer des opérations de premières urgences.

Ce sont eux qui établissent un premier diagnostic. Le blessé accède à l‘entrée du bunker élargi à 1,10 mètre afin de faciliter le passage des brancards, les murs sont taillés en biais. Les infirmiers disposent d’un carnet de fiches aux couleurs différentes. Une seule va être accrochée au blessé pour faciliter ensuite le travail du chirurgien. Une bande rouge (transportable), deux bandes rouges (non transportable), une bande verte (maladie contagieuse), une bande jaune (maladie infectieuse). Les infirmiers doivent ensuite conditionner le blessé en vue de sa translation sur le lieu de soins.

En Août 1944, le blockhaus-hôpital doit faire face à un afflux de blessés, le personnel infirmier est débordé. Entre le 6 août et le 27 août 1944, c’est une centaine de marins allemands qui sont pris en charge en ce lieu, provenant de navires de guerre coulés au large des Sables d’Olonne, au large des communes de Bretignoles-sur-mer (85) et Saint-Gilles Croix de Vie (85).

Le 6 août 1944, un escorteur rapide allemand SG3 arrive à rejoindre les Sables alors que l’ensemble de leur convoi est attaqué par des destroyers alliés. Sept navires de guerre allemands sont coulés près de l’île d’Yeu, entraînant la mort d’environ 800 marins allemands. Le commandant Klotzbach de l’escorteur SG3 pense être à l’abri, ancré face à la grande plage dans la baie des Sables-d’Olonne pour y débarquer ses morts et blessés qui sont aussitôt transférés dans le blockhaus-hôpital. Le répit n’est de courte durée pour le SG3 qui est alors bombardé et coulé, en soirée par l’aviation britannique. Plusieurs dizaines de marins gravement blessés sont transportés d’urgence afin d’être pris en charge au blockhaus, 38 autres décèdent.
Peu de temps après face à l’avancée alliée, les dossiers médicaux de l’ensemble des hospitalisés sont brûlés à l’intérieur même de l’ouvrage noircissant les murs.


En effet, l’armée allemande bat en retraite dans la nuit du 27 au 28 août. Tous les blessés sont évacués avant l’arrivée de l’Armée Française de Libération. Deux officiers de cette armée, un médecin et un chirurgien des Forces Françaises de l’Intérieur vienne récupérer ce que les troupes sanitaires allemandes ont abandonnée. Les médicaments vont pouvoir servir pour les combattants vendéens.
Le blockhaus est ensuite utilisé par l’armée française cantonnée dans l’abbaye, afin de servir de caserne pour les FFI Vendéen et de point de départ pour aller libérer les poches de Saint-Nazaire et La Rochelle, en mai 1945.
De nos jours le blockhaus- hôpital, transformé en musée par les frères Luc et Marc Braeuer, se visite depuis le 1 juillet 2017.
Il rend hommage à tous ceux qui se sont battus pour libérer la France, résistants locaux déportés et FFI et affiche une collection complète du matériel sanitaire allemand de l’époque.
Voilà l’histoire de cet édifice, j’espère vous avoir donner envie d’aller le visiter. La reprise des visites pour le public se fait en février, il est possible de s’y garer facilement en dehors des périodes estivales grâce au parking à côté. Vous pouvez y emmener les enfants à partir de 6-8 ans, car un parcours ludique leur est proposé, et l’accès pour les personnes handicapés y est possible mais pas à 100% dans tout le Blockhaus car des petites marches séparent certaines pièces.
Je vous souhaite une bonne visite si vous passer dans le coin, en attendant, je vous propose d’approfondir la visite en photos.
INTÉRÊT HISTORIQUE :
ACCESSIBILITÉ :
ENFANT :
(Photos collection privée Patricia Gontier et le Blockhaus-hôpital)













































