
Hello tout le monde,
Aujourd’hui, direction la Normandie et plus particulièrement la Batterie Allemande de MERVILLE-FRANCEVILLE, (14810), dans le département du Calvados.
J’aime beaucoup ce site et y est fait plusieurs visites, la dernière visite étant avec Loulou qui a bien apprécié également. C’est pour cela que vous aurez dans cet article, des photos datant aussi de 2016. quand j’y pense à chaque fois, j’ai eu un temps pourri. Je m’en aperçoit en regardant les photos. Lol.

Aller hop, petit cours d’histoire sur cette batterie. Ba quoi, vous pensiez y échapper. Et bien non!!!!!
La Batterie appartient au dispositif du Mur de l’Atlantique construit par l’armée allemande pendant la Seconde Guerre Mondiale. Située sur la commune de Merville à 2 km de la mer, elle est orientée vers la baie de l’Orne.
Considérée comme batterie côtière de tir à longue portée, elle est constituée de 4 grosses casemates devant accueillir des canons à longue portée de 150 mm. En fait, elles n’abriteront que des canons Skoda, (datant de la Première Guerre Mondiale), d’un calibre de 100 mm.
Batterie d’artillerie hippomobile au début de l’année 1941, elle subit des attaques aériennes à compter du printemps 1942.
L’organisation Todt, planifie la construction des deux premières casemates en août 1942 et termine en mai 1944 pour les deux dernières. Camouflées des repérages aériens, elles sont prolongées par deux ailes en béton, permettant la protection de l’embrasure des canons de tout bombardement. Des soutes à munitions, des abris, une chambrée et poste de commandement avec son périscope termine l’installation.

Le tout est protégé par deux ceintures de barbelés, et un champ de mines. On y rentre pas comme dans un moulin. Lol
Enfin, s’agissant d’une batterie dite « aveugle », ses cibles potentielles sont connues sous des noms de code et les angles de visée et quantités de poudre préétablis. Un poste d’observation à Franceville sur le rivage relié à la batterie par téléphone permet de préciser et de rectifier les tirs.
Menaçant le secteur de débarquement de Sword Beach, car toujours opérationnelle en dépit de plusieurs raids aériens, le haut commandement allié décide de la neutraliser par un bombardement intense suivi d’une opération aéroportée dans la nuit du 05 au 06 juin 1944, précédant le Débarquement. Cette opération est confiée au lieutenant-colonel Terence Otway, à la tête du 9ème bataillon parachutiste de la 6ème aéroportée britannique. Mais le plan complexe élaboré par Otway ne se déroule pas du tout comme prévu. Ça va être un véritable bordel.
À cause d’erreurs de navigation, (confusion entre le cours de l’Orne et celui de la Dives), d’un ciel bas, du nuage de poussière dégagé par le bombardement intense sur la Batterie et des Pathfinders lâchés dans une mauvaise direction incapables de marquer la zone de largage, les parachutistes du 9e bataillon se trouvent dispersés jusqu’à 16 km de la zone. Le lieutenant-colonel Otway attend au point de rendez-vous mais vers 2 h 50 seuls 150 des 600 hommes prévus sont arrivés. Aucun des canons anti-chars, jeeps, mortiers, détecteurs de mines, personnel médical, sapeurs ou personnes responsables de la liaison navale ne sont arrivés. Comme le dit lui-même Otway, « « Nous n’avons presque rien… Si ce n’est un sacré groupe d’hommes ! »
Le temps presse et en dépit d’un pessimisme ambiant, Otway se résout à attaquer avec les troupes dont il dispose. Quand le 9e bataillon arrive sur la batterie, il trouve le groupe de reconnaissance de 4 hommes qui lui, a réussi sa mission, ayant étudié les positions allemandes et nettoyé quatre passages à travers le champ de mines. Le bombardement a complètement raté sa cible, les avions lâchant leurs bombes trop au sud, occasionnant peu de dégâts à la batterie et à ses défenses.
Vers 4 h 30, le bataillon est réorganisé en 4 groupes d’assaut, qui opèrent en passant par deux des chemins ouverts à travers le champ de mines. Alors qu’ils se regroupent, ils sont repérés et 6 mitrailleuses allemandes ouvrent le feu sur le flanc du bataillon. Un petit groupe de parachutistes engage alors trois des mitrailleuses près de la porte principale, chargeant leurs servants allemands à la baïonnette et à la grenade, tandis que la seule mitrailleuse disponible, engage le feu sur l’autre flanc.
Alors que les planeurs s’approchent, Otway donne l’ordre d’attaquer en hurlant « Get in, Get in! », injonction reprise par les parachutistes. N’ayant pas de torpilles Bangalore pour ouvrir les barbelés, les premiers hommes se jettent dessus formant des ponts humains sur lesquels les suivants courent pour pénétrer dans la batterie. Les groupes d’assaut chargent. Dans l’obscurité, les passages marqués dans le champ de mines ne sont pas clairement visibles et certains hommes s’en écarte et marche sur des mines. Trois canons allemands font feu sur les groupes d’assaut. Au milieu du feu ennemi et de l’explosion des mines, les parachutistes tirent à la mitraillette à la volée et lance des grenades sur tous les points fortifiés qu’ils rencontrent tout en chargeant vers les casemates. Au départ prise par surprise, la garnison allemande se reprend rapidement, tirant des fusées éclairantes dans le ciel pour illuminer la zone, puis en menant un bombardement d’artillerie au-delà de la ceinture de barbelés et même en organisant un tir d’une batterie allemande de Cabourg vers le champ de mines.
Otway ordonne à ses réserves de s’occuper des derniers canons allemands qui tirent sur les groupes d’assaut, engageant un combat au corps à corps avec leurs défenseurs. Le combat diminue d’intensité au fur et à mesure que la garnison allemande faiblit et à 5h00 tout est terminé. Partout à l’intérieur et autour de la batterie se trouvent allongés des morts et des blessés des deux camps. La garnison allemande qui comprenait environ 50 hommes se retrouve à la fin du combat, avec six soldats seulement encore en état de combattre, une trentaine de blessés, et le reste décédé. Sur les 150 parachutistes britanniques ayant mené l’assaut, 65 sont tués ou blessés.
La destruction des canons, permettra de sauver de nombreuses vies sur les plages. L’assaut sur la batterie de Merville, par une petite force aéroportée mal équipée, restera l’un des exploits du jour J et l’un des faits de gloire du régiment parachutiste britannique.
Cependant dans les 48 heures qui suivront, les Allemands seront de retour dans la batterie et deux canons engageront le feu contre les plages. Mais le plus important c’est que pendant les premières heures du débarquement, la batterie de Merville et ses canons ne furent pas opérationnels.
Voilà, un résumé de la Batterie de Merville, son histoire et ses combats. Si vous y passez, vous pourrez vous garer sans problème, pas de tenue exigée, mais un pantalon et une bonne paire de chaussures sont je pense de rigueur. N’oubliez pas votre appareil photo et caméra. Concernant, les enfants, je dirais pas en dessous 10 ans et enfin pour les personnes à mobilité réduite, l’accès au bunkers et l’avion ne sont pas possible et le chemin compliqué.
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INTÉRÊT HISTORIQUE :
ACCESSIBILITÉ :
ENFANT :
(Photos et vidéo collection privée Patricia Gontier)