

Hello,
Aujourd’hui, Loulou et moi, ont vous emmène direction la ville de Bordeaux, (33000), dans le département de la Gironde, pour y visiter la base sous marine.
Bon, vous savez que je ne suis pas une fan des bunkers modifiés par des créations artistiques. Moi, je les préfère soit dans leur jus ou restauré comme à l’époque.
Et bien cette fois, je vais vous dire que j’ai eu un vrai coup de cœur et Loulou pareil. C’était pas gagné d’avance et quand Loulou et moi sommes arrivés au guichet pour prendre nos billets d’entrée j’avoue, que tous les deux ont étaient septiques voir blasés en ce disant : Bof, encore un bunker avec des trucs artistiques moches et cette pauvre base complètement dénaturée et défigurée. Ho miracle, ho joie!!!! et bien non!!! Œuvres artistiques en accord total avec la nature de la base et respect de son histoire.
Mais bon, avant de vous parler de la base de nos jours, petit cours d’histoire :
La base sous-marine de Bordeaux est l’une des cinq bases pour sous-marins construites par les Allemands sur la façade atlantique française au cours de la Seconde Guerre Mondiale.
Construite entre 1941 et 1943, elle permit d’accueillir des sous-marins italiens et allemands.

La planification par le Marine Bauwesen, le département chargé des constructions au sein de l’Oberkommando der Marine, (OKM), l’état-major de la Kriegsmarine allemande, de la construction d’un bunker pour la base sous-marine date de 1940. D’autres bases sous-marines de l’Atlantique sont déjà équipées, mais elles s’avèrent plus exposées aux bombardiers britanniques.
L’Organisation Todt commence alors la construction en septembre 1941 au bassin à flot no 2 de Bacalan. La construction va durer 22 mois, sous la supervision d’Andreas Wagner, qui fut l’ingénieur en chef, comme pour les autres bases sous-marines allemandes.
Le bâtiment est constitué d’un bloc de béton armé de 245 mètres de long sur 162 mètres de large et 20 mètres de haut. Une tour bunker de 48 × 73 mètres lui est adjointe. Il abrite onze alvéoles de 100 à 115 mètres de long, sept alvéoles pouvant accueillir un sous-marin et quatre autres pouvant en accueillir deux. Le tirant d’air est de 11,40 m et le tirant d’eau de 9 m (avec un marnage de 1,5 m).
L’ensemble est couvert par un premier toit en béton armé de 3,5 mètres d’épaisseur. lui-même recouvert par une seconde dalle de 2,10 mètres d’épaisseur.
À partir de 1943, avec la portée accrue des bombardiers alliés délivrant des bombes plus puissantes, les Allemands décident de renforcer le toit en posant au-dessus une structure dite « Fangrost »: Ensemble de poutres en béton de 32 tonnes placées parallèlement, espacées de 5 à 6 mètres et recouvertes d’autres poutres plus petites placées perpendiculairement aux premières. Ce dispositif doit provoquer l’explosion de la bombe avant qu’elle n’atteigne la dalle. Mais ce « treillis » n’est pas achevé en août 1944.
600 000 m3 de béton sont nécessaires pour la construction de la base. Ainsi que l’emploi par l’organisation Todt, de plusieurs milliers d’ouvriers dont certains servent volontairement. Mais la plupart sont des prisonniers de guerre ou requis dont plus de 3 000 républicains espagnols, « les rouges » (on estime que plus de 70 y sont morts), mais également des Français, des Italiens, des Belges et des Néerlandais.
Ci-dessous, stèle en hommage aux prisonniers espagnols morts durant le chantier.
Certains sont encore prisonniers et à jamais dans le béton de la base.



Dès la construction des premières alvéoles, la base devient en octobre 1942: le port d’attache de la 12 Unterseebootsflotille. Formée à Bordeaux le 15 octobre 1942 comme Frontflottille, à savoir : Flottille de combat, elle est placée sous le commandement du Korvettenkapitän Klaus Scholz.
Cette flottille assure les missions longues dont celles de l’océan Indien et les liaisons avec le Japon.
Le premier U-boot allemand, (le U-178), arrive sur place, le 9 janvier 1943. Suivi par une quarantaine de sous-marins, dont le U-196 du commandant Kentrat qui effectua la plus longue mission en mer de la guerre.
Sur 43 U-Boote basés à Bordeaux durant la Seconde Guerre Mondiale, 36 seront perdus en mer.

Après l’ Armistice de Cassibile, ( Les italiens signent l’armistice avec les Alliés), les Allemands prennent possession de cinq sous-marins italiens , alors stationnés à la base. L’UIT 21, l’UIT 22, l’UIT 23, l’UIT 24 et l’UIT 25 reprennent la mer sous pavillon allemand.
Le 28 août 1944, Bordeaux et le port sont évacués par les Allemands. L’U-178 et l’U-188, incapables d’appareiller, sont sabordés sur place.
Voilà, un résumé historique de la base sous-marine de Bordeaux. Si vous passez dans le coins, arrêtez-vous pour visiter, je vous le conseille vraiment. Moi et Loulou, c’est un vrai coup de cœur que nous avons eu. Faites le tour extérieur, ça permet de se rendre compte des volumes et des différentes infrastructures et aller découvrir l’animation des Bassins de Lumière. Franchement c’est magnifique et l’histoire de la base est respectée ainsi que les victimes. Tout à été fait je trouve dans le respect de l’histoire du lieu. Et pour cela , je mes un grand Bravo à la ville de Bordeaux. Car malheureusement, ce n’est pas partout pareil. Ici, le site de la Seconde Guerre Mondiale, est mis en valeur et non caché, détruit ou dénaturé et la mémoire des lieux et des personnes respectée.
Donc je dis encore BRAVO pour cette initiative.
Pour y accéder, pas de soucis, pour se garer, un grand parking gratuit est à disposition. Pas de soucis non plus pour les enfants, même en-dessous de 12 ans. pas de problème non plus pour les personnes à mobilité réduite pour l’accès aux Bassins de Lumière. Enfin, pas de tenue vestimentaire particulière. Pour ce qui est de la visite des bassins, vous pouvez prendre des photos sans flaches et des vidéos sans problèmes.
Ça peut-être une bonne visite à faire durant les vacances et après vous pouvez aller visiter la ville de Bordeaux, qui je le rappelle, accueillie le gouvernent français de Paul Reynaud en exil en juin 1940.
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INTÉRÊT HISTORIQUE :
ACCESSIBILITÉ :
ENFANTS :
(Photos et vidéos, collection privée Patricia Gontier) (retrouvez toutes mes vidéos sur Facebook sur la souris de bunker)



























