
Hello tout le monde,
Aujourd’hui direction La Forge-Neuve-à-Moisdon-la-Rivière, on va faire cours et dire la Forge de Moisdon, sinon je vais vous faire des phrases à rallonge. LOL
Situé sur la commune de Moisdon-la-Rivière, (44520), dans le département de Loire-Atlantique, ce lieu abrite charmant petit village, chargé d’histoire. Alors, pour les puristes, je suis désolé mais il n’y aura pas de visite de bunker aujourd’hui. Mais vous allez voir, que malgré tout ça vaut le coup de venir voir sur place. Et oui, Loulou, pas uniquement pour la petite crêperie qui j’avoue est une tuerie.
Bon revenons à nos moutons, heu non à notre histoire. LOL
C’est en 1668 que le prince Louis II de Bourbon-Condé, seigneur et baron de Châteaubriant, décide d’exploiter les ressources, notamment forestières, de sa baronnie tout en mettant à profit les nombreuses ressources minières du secteur.
La Forge Neuve, d’abord appelée « Forge-Péan » est une « usine à fer » constituée de trois ateliers :
- Deux hauts fourneaux, permettant la réalisation de la fonte, qui résulte de la combustion du minerai de fer, du charbon de bois et de la castine à 1600 degrés
- Une forge d’affinerie, permettant la transformation de la fonte en fer,
- Un atelier de fenderie, pour réaliser des grandes barres de fer standardisées, aux tailles et poids identiques pour la construction et la marine royale. Ces barres représentent l’essentiel de la production.
Deux halles à charbon ainsi que des logements (logements ouvriers et maisons de maîtres) viennent compléter cet ensemble.
À la fin du 19è siècle, le site de la Forge Neuve devient une cidrerie puis une féculerie de pommes de terre au cours des années 1920.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la Forge devient un lieu d’internement de plusieurs centaines de réfugiés espagnols dès 1939, puis de 567 Tziganes à partir de 1940 jusqu’en 1942.
Le camp de la Forge est alors aménagé de façon très sommaire à partir d’une exploitation abandonnée.
Victimes de la guerre civile de 1936, c’est à partir du 13 mai 1939, plusieurs centaines de femmes espagnols accompagnées d’enfants s’installent malgré l’hostilité de la population. Le camp est entouré de barbelé et sous la garde de la gendarmerie française. La vie des réfugiés y est difficile, les autorités ayant pour seul objectif de leur faire regagner leur patrie au plus vite malgré les risques.
Dès l’automne 1940, le site est vidé des Espagnols, et on commence alors à y interner les nomades frappés par le décret du 06 avril 1940 qui interdit à tous les nomades de circuler en France Métropolitaine pour la durée de la guerre.
Plus de 200 tziganes, hommes, femmes et enfants, sont internés dans cette ancienne ardoiserie, dont subsiste encore une grande grange en pierre. L’endroit, encaissé et inondable, est tellement insalubre qu’il finit par être fermé en 1942. « Des enfants sont morts à cause des conditions de vie là-bas, on ne sait pas combien… Mais on sait aussi qu’il y a eu de la solidarité locale, des gens qui portaient de la nourriture au camp, par exemple », note le prêtre nantais Christophe Sauvé.
En 1941, on peut lire dans un journal collaborationniste : « Près de Moisdon-la-Rivière, les Romanos devenus sédentaires font l’apprentissage de la vie sociale… ce qui ne les empêche pas de préférer quatre jours de prison à la douche ».
La réalité est bien différente. Les témoignages font état de conditions de vie éprouvantes dans un lieu sinistre et humide, entouré de barbelés. Une assistante sociale en 1941 : « Si quelques familles, parmi les mieux loties, sont réunies dans une pièce avec quelques paillasses pour s’étendre le soir venu, toutes les autres sont parquées comme des bêtes dans deux grands baraquements de bois repoussants de saleté, où jamais ne pénètrent ni le soleil ni l’air. »
En mars 1941, l’ensemble des nomades de Moisdon seront transférés au Camp de Choisel à Châteaubriant. Ils seront à nouveau transféré à la Forge de Moisdon en juillet 1941.

C’est en mai 1942 que le camp va fermer :
Le 13 mai 1942, 267 personnes dont 150 enfants sont déplacées en wagons de Châteaubriant au Mans pour rejoindre le camp de Mulsanne.
Puis ils seront de nouveau transférés pour le plus grand camp de France à Montreuil-Bellay, (Maine-et-Loire), qui va alors concentrer tous les Tziganes de l’Ouest de la France.
Les historiens considèrent qu’entre 6.000 à 6.500 tziganes français furent internés durant la Seconde guerre Mondiale en France, et ce jusqu’en 1946, bien après la libération du territoire national.
A la différence des tziganes et roms d’Europe de l’Est, (dont beaucoup furent victimes des camps d’extermination, où selon l’estimation la plus basse quelque 220.000 d’entre eux périrent), soit le quart de leur population d’avant-guerre, les tziganes français ne furent pas massivement livrés aux camps allemands.
Voilà l’histoire de ce lieu très chargé en histoire surtout durant les heures sombres de la Seconde Guerre Mondiale, ce qui tranche avec la réalité de nos jours de cette si jolie petite commune.
Si vous passez dans le coin, aller visiter le l’endroit au charme pittoresque et pourquoi pas vous arrêter déguster une crêpe. (non je n’ai pas d’actions dans cette crêperie mais elle est vraiment délicieuse et je suis gourmande, lol).
Vous pouvez y accéder très facilement et vous garer sans problème. Pas de soucis pour les enfants, mais pour qu’ils comprennent l’endroit je dirais pas en dessous de 11 ans, et pour les personnes à mobilité réduite la plupart du site est accessible.
Voilà, j’espère vous avoir donner envie d’y passer ou au moins vous avoir fait connaitre ce lieu, oublié par l’histoire contemporaine.
INTÉRÊT HISTORIQUE :
ACCESSIBILITÉ :
ENFANT :
(Photos collection privée Patricia Gontier)










