La Batterie allemande de Longues-sur-Mer

Hello,

Aujourd’hui, je te ramène à Longues-sur-Mer, (14400) dans le département du Calvados en Basse-Normandie, pour détailler la Batterie après avoir exploré le bunker de poste de tir, dans mon dernier article.

Alors c’est parti pour mon cours d’histoire, il sera un peu détaillé donc si tu commence à t’endormir je te réveillerais. Lol.

Le MKB de Longues-sur-Mer, (code WN 48, oui, c’est son petit nom allemand. Lol), se tient au sommet d’une légère crête, à 450 mètres environ du rivage, à mi-chemin entre Port-en-Bessin à l’ouest et Arromanches à l’est et à huit kilomètres au nord de Bayeux.

Construite à partir de septembre 1943 pour la Kriegsmarine, elle est typique des batteries de défense côtière allemande. Elle comprend 4 casemates de type Regel bau M272 avec des murs et des plafonds en béton armé de deux mètres d’épaisseur. Installées 300 mètres en arrière du haut de la petite la falaise littorale, Chacune abrite une pièce de marine de 150 mm TK C/36 (Torpedobootkanone – canon pour destroyers, construit par Skoda) sur affût à pivot central (Mittelpivotlafette – MPL) TL C/36 (Torpedolafette – affût pour destroyer, avec une sorte de tourelle ouverte sur l’arrière). Ces canons de marine ont une portée d’environ 20 000 mètres. À l’arrière de chacune des quatre salles de tir se trouvent deux chambres à munitions, l’une contenant la poudre pour le tir, l’autre les obus.

La protection de la batterie est fortement améliorée au printemps 1944, sous l’impulsion du maréchal Erwin Rommel qui dès le début de l’année 1944, renforce le mur de l’Atlantique en Normandie. Malgré ses efforts tous les travaux ne seront pas totalement achevés en juin 1944.

Outre les casemates, achevées quant à elles au mois de mai 1944, le site dispose d’une protection antiaérienne avec 3 emplacements équipés de Flaks de 20 mm et pour la défense terrestre, de divers petits bunkers et Tobrouks ainsi que d’une ceinture de fils de fer barbelés. Des tranchées de protection relient les différents installations, permettant une circulation même lorsque les batteries sont en action de tir. Pour les combats de nuit, la batterie dispose d’un projecteur et d’un canon soviétique K390 de 122 mm, pris sur le front de l’Est, chargé de faire des tirs d’illumination.

La batterie de Longues-sur-Mer compte alors une garnison de 180 hommes. Stationné non loin, un bataillon d’infanterie renforce sa défense en cas d’attaque terrestre.

Au matin du 6 juin 1944, à 5 h 30, le croiseur britannique HMS AJAX ouvre le feu sur la batterie sans causer de dégâts majeurs. Vers 6 h, cette dernière ouvre le feu sur le HMS BULOLO, navire de commandement allié pour le secteur de Gold Beach, l’obligeant à changer de position. Le  HMS AJAX  et le HMS ARGONAUT se rapprochent alors et reprennent leurs tirs contre la batterie. Le feu cesse à 8 h 45. 2 canons sont mis hors service par tir direct dans l’embrasure de la casemate. Les deux navires ont tiré plus de 179 fois sur la batterie.

Les soldats allemands mettent à profit ce répit de la matinée pour remettre en fonctionnement et réparer ce qui peut l’être et ouvrent le feu en direction d’Omaha Beach. Leurs tirs attirent l’attention du croiseur français GEORGES LEYGUES, (alors en soutien au difficile débarquement américain sur la plage), il met hors d’état de tir la batterie qui aura tiré en tout 115 fois durant cette journée du 06 juin.

Le lendemain, le bataillon d’infanterie allemand de protection est rappelé sur Bayeux. Dans la matinée, la batterie subit un nouveau bombardement aérien de la RAF.

Elle est prise en fin de matinée par la compagnie C du 2^e régiment du Devonshire sans grandes difficultés face à des Allemands dont la volonté de continuer à se battre n’est plus de mise à ce moment, largement entamée par les bombardements, la mise hors de combat des canons et l’isolement du reste de l’armée allemande. Les 120 hommes qui restent de la garnison de 180 soldats se rendent.

Ho ho, tu ne t’es pas endormi ? Super ! Tu vois que c’était intéressant. Si tu passe dans le coin, n’hésite pas. Le site est facile d’accès, (pas de soucis pour te garer sur le parking attenant), y compris pour les personnes à mobilité réduite si tu reste sur le sentier, (pas possible par contre de visiter les casemates). Pour les enfants pas de soucis, même en dessous de 12 ans, (attention toute fois de les surveiller), et même s’ils ne sont pas passionnés, d’aller visiter et de voir des gros canons ça les amusera un moment.

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INTERET HISTORIQUE :

ACCESSIBILITE :

ENFANTS :

(Photos collection privée Patricia Gontier)