LES U-BOAT A LA BASE SOUS-MARINE DE LORIENT

Hello,

Aujourd’hui, direction la base sous-marine de LORIENT, (56100) dans le département du Morbihan en Bretagne. Loulou étant breton, vous n’imaginez pas les chansons dans la voiture. Lol, entre le groupe musical Soldat Louis et Soldat Louis. Moi, je jette la bouée, lol, et je m’écoute le générique de DAS BOAT ou KOMM ZURUK. Ba oui, je me mets dans l’ambiance.

Après ce passage épique de notre trajet, il est temps de faire un retour en arrière dans l’histoire et de faire le point historique :

La base de sous-marins de Keroman, est un complexe de bunkers de la Seconde Guerre Mondiale, situé à Lorient. Elle occupe l’extrémité de la presqu’île de Keroman, dans la rade de Lorient et donne sur le golfe de Gascogne.

Construite entre 1941 et 1944, elle est destinée à abriter la 2ᵉ  et 10ᵉ flottille de U-boot de la Kriegsmarine en s’inscrivant dans le dispositif du Mur de l’Atlantique.

Sa présence sera la cause de la destruction de la ville de Lorient par l’aviation anglaise et américaine en janvier et février 1943, puis de la capitulation tardive de la poche de Lorient le 10 mai 1945.

Mais n’allons pas trop vite et retournons en juin1940 :

Au début du mois, le contre-amiral Karl Dönitz, alors commandant supérieur des sous-marins, envoie des officiers de son état-major inspecter les ports de la côte française pouvant servir de base pour ses U-boot. L’armistice signé le 22 juin, dès le lendemain, il se rend à Lorient. i

(Le quartier lui plaisant fortement, lol), il décide le 28 juin 1940 d’y établir son quartier général ainsi que la 2e flottille de sous-marins dans la ville de Lorient : la ville est en effet dotée d’installations modernes, reliée par voie ferrée, enfin en 1940 elle se trouve également moins exposée aux frappes britanniques que Brest. Karl, s’installe le dès le 16 octobre de la même année dans l’une des villas, (la villa Kerlilon), du quartier de Kernével à L’Armor-Plage, face à la base. (C’est t’y pas beau de voir ses sous-marins de la fenêtre de sa chambre).

Toujours durant l’année 1940, des ouvriers allemands quittent la base de Wilhelmshaven à la fin de juin pour rejoindre Lorient afin d’y effectuer les réparations sur place à partir du 2 août. La rade est inspectée pour contrer tout risque de mines magnétiques et le port est déclaré ouvert le 6 juillet.

Un premier sous-marin le U-30 arrive pour faire un ravitaillement le jour suivant.

U-30 a Lorient (source Pinterest.com)

Des travaux de remise en état des infrastructures portuaires sont entrepris pour les renforcer et ainsi permettre leur utilisation par des sous-marins. En septembre, 17 sous-marins viennent ravitailler dans la ville, puis 40 le mois suivant. À partir de novembre 1940, le bassin no 2, réparé, est utilisé pour le carénage de ces derniers.

Les alliés ne sont pas en reste et une première attaque de 12 bombardiers britanniques atteint Lorient les 22 et 23 août 1940. Les bombardements deviennent alors réguliers sur la région jusqu’en juillet 194. Les Allemands ne sont pas en reste et prennent plusieurs mesures de défense passive, Dönitz rencontre également Hitler à ce sujet le 28 octobre 1940 dans les environs de Paris pour lui demander la construction de trois bases à Lorient, Brest et Saint-Nazaire. La réponse est rapide et dès le 7 novembre, Hitler ordonne la construction de bunkers de protection pour sous-marins sur la côte Atlantique et une première réunion sur ce sujet a lieu à Lorient en présence de Fritz Todt, les 15 et 16 du même mois. Enfin, Hitler approuve le plan de construction le 23 décembre 1940.

Les premiers travaux sont lancés à Lorient en janvier 1941, et dès mai 1941, deux Dom-Bunkers sont inaugurés autour du slipway du port de pêche.

Dom-Bunker de nos jours.

La construction de la base de Keroman 1 est commencée en février 1941et celle de Keroman 2 trois mois plus tard, en mai. Keroman 1 est inauguré le 1er septembre 1941, et Keroman 2 en décembre.

La taille insuffisante des deux premiers bunkers de Keroman ne permet par d’accueillir certains U-boot comme les types IX D et X B, trop longs pour ces installations, ainsi que les modèles de type XXI, trop hauts. La décision est donc prise de construire un troisième bunker, Keroman 3, lors de la visite de Fritz Todt à Lorient le 10 mars 1941. Les travaux commencent en octobre et le bâtiment est fin prêt et opérationnel en février 1943.

La base est agrandie au cours de l’année 1943 par l’ajout d’un espace de stockage sur sa partie gauche et sur sa partie arrière par l’ajout d’un espace de 14 m de large sur 163 m de long. (ba oui, ils se sentaient encore un peu à l’étroit, lol).

Trois bunkers de défense rapprochée sont rajoutés à la même date au rez-de-chaussée, ainsi que trois abris de flak sur son toit. Deux navires, le croiseur Strasbourg et le Crapaud, sont coulés en 1944 face à ses entrées pour contrer les effets des torpilles aériennes.

Le Strasbourg et le Crapaud toujours présents de nos jours.

La construction de la base est un chantier titanesque, près de 15 000 personnes vont y travailler. Un recensement en avril 1942 évoque : 5 780 Français employés comme ouvriers, 3 178 Allemands, 1 467 Néerlandais, 1 296 Belges, 501 Espagnols, 89 Italiens, ainsi que 90 étrangers venant d’autres pays. À ceux-ci s’ajoutent les ouvriers employés par les entreprises sous-traitantes.

Dans un premier temps, les ouvriers sont attirés par des salaires élevés, supérieurs de plus de 50 % à ceux proposés aux manœuvres agricoles dans le Morbihan. Néanmoins, leur nombre restant insuffisant, les Allemands doivent alors demander à l’administration française de procéder à des réquisitions dès le mois de février 1941. Celles-ci non pas les effets escomptés.

La loi instaurant le S.T.O., (Service du Travail Obligatoire), dès le 16 février 1943, permet de fournir à l’Organisation Todt de Lorient jusqu’à 22 285 travailleurs, dont les deux tiers vont travailler sur le site de Kéroman.

Des hébergements sont mis en place dès décembre 1940, sous la forme de baraquements en bois disséminés dans un rayon de 15 km autour du site de construction. Les camps de prisonniers du Morbihan sont vidés et reconvertis à partir du mois de mars 1941.

L’Organisation Todt prend également en charge les loisirs de ceux-ci en ouvrant un cinéma-salle de spectacle ou en gérant des maisons closes. (ba oui, les camps scouts étaient interdit à l’époque donc on s’occupe comme ont peu. Hihihi).

Près d’un million de mètres cubes de béton sont utilisés pour construire la forteresse, ce qui représente près du quart du béton travaillé en France pour l’effort militaire allemand. (Ils n’ont pas lésinés sur les moyens et niveau écologie, ba on repassera), 60 000 wagons de matériel sont acheminés sur le site, ainsi que 40 000 m3 de bois de coffrage. Plusieurs lignes de chemin de fer doivent être construites pour acheminer le sable nécessaire au coulage du béton jusqu’à l’embouchure de la Laïta à l’ouest, et jusqu’à la rivière d’Etel à l’est. Une gare supplémentaire est ouverte à une dizaine de kilomètres du site, près d’Auray, pour stocker le matériel. Le gravier quant à lui provient de Penthièvre, d’où il est extrait sur la presqu’île de Quiberon.

Mais avant cela, le chantier sera touché par plusieurs bombardements alliés. D’ampleur limitée, les Alliés vont viser en priorité Brest, où mouillent le croiseur lourd Admiral Hipper, à partir de fin décembre 1940 ainsi que les croiseurs Scharnhorst et Gneisenau dès le mois de mars 1941.

Janvier 1941, Lorient est la cible de trois raids de cinq bombardiers chacun. Quatre raids suivent entre les 15 et 22 mars 1941, totalisant plus de 110 bombardiers. Suivi En mai, par deux raids d’un total de 10 appareils qui touchent la ville, puis en juillet par une attaque qui totalise 47 appareils et d’une autre dans la nuit du 23 au 24 novembre avec 53 appareils.

À ces raids s’ajoutent ceux d’appareils détournés de leurs cibles initiales : 20 bombardiers attaquent la ville en avril 1941,après avoir été détournés de Brest, et quatre autres en septembre 1941 détournés du Havre. Les dégâts sont avant tout humains : 80 ouvriers meurent lors d’un bombardement britannique dans la nuit du 16 au 17 mai 1941, 48 autres lors du bombardement américain du 21 octobre 1942 et 10 de plus lors du bombardement du 18 novembre 1942.

La Résistance se développe aussi sur le chantier et autour de celui-ci. Des relevés géologiques sont truqués pour ralentir les travaux dès décembre 1940. Les plans de la base sont communiqués à Londres dès décembre 1941 par un ingénieur de l’arsenal, Alphonse Tanguy.

Le directeur adjoint de l’arsenal, Jacques Stosskopf, communique aux Alliés les mouvements des U-boot.

Au final, La poche de Lorient se rendra le 10 mai 1945 après un siège de neuf mois, les forces françaises récupèrent la base dans un parfait état de marche.

Voilà, la présentation historique de la base, je ne rentre pas dans les détails des bunkers qui pourra faire l’objet d’un autre article avec la présentation du sous-marin français Le Flore lorsque j’y retournerais, car lors de mon passage les lieux culturels et les musées étaient encore fermés pour cause crise sanitaire. (Saleté de Covid, et puis Loulou veut y retourner dans sa Bretagne et je compte bien y manger des crêpes et des galettes et boire un coup de cidre moi aussi).

J’espère en tout cas vous avoir donné l’envie d’y aller jeter un œil. Pas de soucis pour stationner les voitures, c’est très facile vu les grands parkings, pour les personnes à mobilité réduite beaucoup de lieux sont accessibles et pour les enfants, (pour les explications pas en dessous de 12 ans), c’est tellement grand qu’ils peuvent courir partout, toujours sous la vigilance d’un adulte bien entendu). Enfin ne pas oublier d’aller voir la stèle en hommage aux ouvriers qui ont travaillés sur ce chantier pour la plupart non pas de leur plein gré.

Enfin, si vous souhaitez retrouver tous mes articles, n’hésitez pas à cliquer sur le MENU/CATÉGORIE, dans la colonne de droite ou pour les portables et certaines tablettes en bas de page. Ainsi, vous les retrouverez répertoriés par rubriques et départements.

INTERET HISTORIQUE :

Note : 5 sur 5.

ACCESSIBILITE :

Note : 4 sur 5.

ENFANT :

Note : 4 sur 5.

(Photos et vidéo collection privée Patricia Gontier)

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